La tendresse
13 septembre 2023
Mars 1975
Par Jean-Yves Cloutier (120e cours)
Deux fiancés lui disent : « Parlez-nous de Tendresse ».
La tendresse n’appartient pas à ce monde.
Elle n’est ni à vos côtés, ni au mien, et pourtant nous la sentons, sommeillant dans notre nous intérieur, attendant que le glas de notre silence ne vienne la tirer de son sommeil profond.
Elle n’est nulle part et est partout, elle git sur le lit moelleux de ce nuage, sur la cime de ce mont inviolé, dans le sein de cette mère qui allaite son enfant, dans cette nuée de fleurs au milieu de ce champ doré.
Et pourtant combien difficile à voir, plus encore à palper.
Mais combien grandiose devient notre âme à sa vue.
N’essayons pas de la prendre car, à l’instar du goéland qui prend son envol vers la mer inconnue, elle n’est elle-même que lorsque liberté la tient.
Et elle n’est joie que lorsque son cœur entend le crépitement de notre moi dans le foyer de notre être.
Elle est jour. Elle est nuit.
Elle vit de la note musicale qui se lève au milieu de la nuit comme le pêcheur attendant la brise qui caresse sa plage.
Et elle s’abreuve de cette pluie de flocons et se nourrit de cette dune de neige.
En outre, elle est votre sourire.