Les liens du cœur n’ont pas d’âge
30 novembre 2023
Par René Racette (117e cours)
Lors de notre conventum du 20 octobre 2023.
On se serait presque cru à une fête d’enfants redevenus. Des yeux écarquillés qui cherchaient à reconnaître parmi leurs souvenirs ceux et celles qui arrivaient. Des Anciens, des Anciennes du collège réunis à plusieurs dizaines d’années d’écart de notre cours classique, assis que nous étions alors devant de petits pupitres de bois.
63 années plus tard.
Nous avions tous et toutes changé autant du dehors qu’intérieurement. Depuis ce jour en septembre 1960 qui a vu naître notre vie de groupe.
Le temps nous a appris à mettre de côté nos beaux habits. Et le peu de valeur de bien des artifices.
Nous a disposés à voir avec indulgence les uns aux yeux des autres. À regarder au-delà des apparences. À dire ce qui est vrai. À écouter avec empathie les confidences. À laisser une plus grande place aux émotions.
Le temps nous a appris à reconnaître à sa juste valeur le courage de nos consœurs dans notre univers masculin de l’époque. À partager de terribles nouvelles des ennuis de santé de plusieurs d’entre nous et de nos proches.
De beaux, de touchants moments ont meublé les silences devant les images d’un diaporama et la musique associée à cette belle époque. Apercevant au passage plusieurs des visages qui nous ont quittés, les ramenant parmi nous.
Alors que le temps s’en est allé bien trop vite.
On s’est rapproché des uns et des autres le temps d’une photo. On s’est étreint, on s’est souri une dernière fois. On s’est dit au revoir. Mais le cœur était gros presque à retenir nos larmes.
À se laisser les uns, les autres peu à peu.
Il y a bien eu de vagues projets exprimés pour l’avenir. On se demande à chaque fois. À quoi ça sert de renouer, de participer à un autre conventum?
Mais parmi ces quelques joies, cette amitié renouée. Quand le soir est venu. Il a bien fallu se rendre à l’évidence.
Le temps nous a appris que tous les jours ont une fin. Mais que les liens du cœur n’ont pas d’âge.